«Les nouvelles dispositions ministérielles pour le Diplôme national du Brevet, connues par l’arrêté du 27 novembre 2017, introduisent deux grandes modifications.

La première concerne le passage de trois à cinq épreuves d’examen. Dans le précédent système, les deux épreuves écrites regroupaient plusieurs disciplines : le Français et l’Histoire-Géographie d’une part, les Mathématiques et le trinôme Physique-Chimie-SVT-Technologie d’autre part. Dans la mesure où les énoncés restaient strictement indépendants, ces couplages relevaient du pur artifice. Par ailleurs, le calendrier d’examen induit était fort contestable: les Mathématiques et les Sciences l’après-midi, pour permettre à la longue épreuve de Français de s’étaler sur la journée suivante, juste après l’Histoire-Géographie, à cheval sur la pause-déjeuner. On peut supposer que l’individualisation des quatre épreuves réintroduira plus de cohérence dans la tenue de l’examen.

La seconde modification, conséquence de la première, introduit un nouveau barème. Précédemment, chacune des deux épreuves écrites était évaluée sur 100 points. Désormais, les épreuves de Français et de Mathématiques pèseront 100 points chacune et celles d’Histoire-Géographie et de Sciences 50 points.
Par conséquent, si le total des points n’est pas modifié en Histoire-Géographie-EMC, la nouvelle ventilation diminue sa part relative dans la note finale et la transforme en épreuve mineure. Cela ne peut qu’inciter à la vigilance, dans le contexte de la réforme du collège où le champ disciplinaire se retrouve dilué dans l’évaluation par compétences. À cet égard, l’ensemble des collègues éprouve le besoin de voir confirmée la pérennité de nos disciplines dans l’examen du DNB.

Au-delà de cet arrêté, beaucoup de collègues souhaiteraient un meilleur cadrage du contenu des épreuves. Par exemple, lors de la dernière session d’examen, les questions de Géographie étaient notées sur 3, 4 voire 6 points, sans cohérence véritable avec le volume et la difficulté de la réponse attendue. Le développement construit sur 14 points pourrait proposer un deuxième sujet au choix, sans que l’ambition de l’exercice ait à en souffrir.
La question 3 en EMC a suscité bien des interrogations. Enfin, les contours de l’épreuve orale mériteraient de plus amples éclaircissements. Il serait sans doute urgent d’envisager les évolutions à venir autrement que sous l’angle de la forme, mais avec une vraie volonté d’aborder le fond.»