Comme pour la 3ème, je n’ai reçu que trois manuels pour les programmes de 4ème : Magnard, Le Livre scolaire et un petit nouveau dans mon dépouillement, Nathan.
– Nathan : Le manuel s’ouvre par des précisions sur l’offre commerciale de l’éditeur en matière de manuel numérique, et par un extrait du livret du professeur. Il faudrait voir à l’usage si les « nombreuses ressources supplémentaires » valent le détour. Gageons que oui. Au rayon des bonnes idées, citons les rappels des acquis des cycles précédents en début de chapitre, les dossiers « D’hier à aujourd’hui » qui mesurent l’actualité d’un événement historique (« Les traces de l’esclavage en Guadeloupe aujourd’hui », « La place de la République ») mais aussi, dans les dossiers documentaires traditionnels, deux questionnements différents permettant une entrée facile pour l’accompagnement personnalisé ainsi que des activités à effectuer en groupes. Le livre satisfait aux exigences du socle : variété des exercices proposés, mise en valeur des « tâches complexes », bilan de compétences à la fin des chapitres, explications méthodologiques et aide-mémoires, etc. Les documents sont très bien choisis : mention particulière pour ceux utilisés dans le chapitre sur la colonisation et l’histoire du vote des Français au XIXe siècle. La partie Géographie est aussi très satisfaisante : les cours et les documents sont soignés, le fameux parcours de compétence est lisible et il y a même des fiches méthodologiques en fin de livre. Mention spéciale pour le dossier sur les mondes urbains dans la science-fiction ! Après tant de louanges, quelques petites faiblesses constatées. La plus grosse à mon sens concerne l’histoire des arts réduite à la portion congrue alors que c’est l’un des programmes les plus adaptés. Les quelques toiles attendues sur Vernet ou Goya sont disséminés dans les dossiers documentaires, en taille très réduite, et sans véritable questionnement spécifique. Peut-être y a-t-il cependant des compléments numériques utiles ? Les exercices B2i sont peu nombreux et assez brefs. L’organisation interne des chapitres ne suit pas scrupuleusement la démarche prescrite dans le programme, sans que ce soit insurmontable pour le professeur bien sûr. L’autre faiblesse, prévisible, réside dans l’EMC, partie à la fois très courte et très consensuelle.
– Le Livre scolaire : Les points forts repérés en 5ème et en 3ème sont toujours là, preuve d’une bonne cohérence éditoriale. Le soin apporté au traitement du socle et à la progressivité des compétences à acquérir, est toujours là. L’iconographie est pertinente, notamment sur le XVIIIe siècle. Le cours est long mais ne suit pas forcément la démarche du programme, tout comme le Nathan. Les exercices sont assez peu nombreux mais comme les chapitres avanceront encore plus vite avec les nouveaux programmes, ce n’est pas un problème. L’histoire des arts est mieux traitée que dans le Nathan mais se présente comme des dossiers généraux avec quatre-cinq œuvres différentes, là où nous étions habitués à un gros plan sur une œuvre avec son questionnement détaillé. La Géographie occupe une place plus conséquente que dans la version 3ème du même éditeur. La partie sur l’urbanisation est très satisfaisante, avec quelques documents intéressants comme la sécurisation d’une maison d’un quartier riche à Nairobi. Les cours et les documents sont soignés. Nos pratiques d’enseignement ne devraient pas être trop dépaysées. L’EMC est traité exclusivement sous forme de dossiers avec des tâches originales à effectuer. Pas de cours, pas de prise de risque. Trois exercices sont prévus pour Internet.
– Magnard : Le contenu du manuel, comme ceux des autres niveaux, est plus léger que la moyenne observée chez les concurrents. On trouve plutôt quatre documents que cinq dans les dossiers, les cours sont plus brefs et leur organisation est assez proche des programmes actuels, le questionnement attend des réponses courtes, etc. Le traitement de l’histoire des arts est calqué sur ce que nous connaissons aujourd’hui, avec une seule œuvre en gros plan. L’iconographie est bien mise en valeur et offre une entrée synthétique au programme : c’est un plus. La Géographie est bâtie sur les mêmes principes. Petite déception sur la partie consacrée aux villes, plus conventionnelle que chez les concurrents. Spécificité de Magnard, il y a toujours ces petites vidéos de cinq minutes autour des chapitres. Une de ces vidéos fait intervenir une pédopsychiatre sur l’expérience de l’exil par les migrants, ce qui à première vue me semble davantage relever de l’EMC que de la Géographie. Les autres chapitres présentent un cours très synthétique, voire trop synthétique à mon goût (cf. « Mers et Océans ») même si quelques exercices autour de photographies de ports permettent des approfondissements. L’EMC est construit de façon claire et efficace. On peut facilement construire des ponts avec d’autres disciplines. Les documents sont bien choisis et le cours est plus consistant que chez les autres éditeurs. C’est un point fort.