La gestion des risques
Propositions de démarches
Introduction générale (30 minutes)
1- Demander aux élèves ce que signifie pour eux la notion de risques. Noter les mots-clefs qu’ils utilisent au tableau.
2- Si le besoin s’en fait sentir, élaborer avec eux des définitions de vocabulaire et les copier dans le cahier dans la partie « introduction » de la trace écrite. Ou leur fournir des définitions toutes prêtes, les plus simples et claires possibles.
3- Les amener à distinguer les risques courants des risques majeurs.
4- Expliquer la notion de risque majeur (voir définition en fin de document). Il s’agit d’un risque qui met en cause gravement le fonctionnement de la société, du pays, etc.
5- Aborder la notion d’Etat et expliquer qu’il est le seul en mesure de gérer les risques majeurs, grâce à ses moyens multiformes.
6- Faire écrire la phrase introductive « l’Etat a la responsabilité des risques sur le territoire », puis le I- A quoi sert l’Etat ?
Première partie – A quoi sert l’Etat ? (30 minutes à 1 heure)
Plusieurs possibilités,
1- Soit distribuer aux élèves le document imprimé, lire la première partie avec eux, puis les mettre au travail sur les questions portant sur le texte, à finir à la maison.
2- Soit projeter le texte sur le TNI, le lire avec la classe, puis sur cette base, avec les explications orales nécessaires pour répondre aux questions de vocabulaire, faire les questions de compréhension du texte à l’oral.
3- Soit présenter magistralement la première partie de cours, puis après une présentation assez brève, engager un cours dialogué en menant les élèves sur les quatre grands thèmes de la première partie : « Qu’est-ce que l’Etat? », « Quels sont les grands services publics? », « A quoi sert l’impôt? », « Pourquoi est-ce l’Etat qui a la responsabilité de la gestion des risques? »
4- En travail à la maison, donner à faire le paragraphe répondant à la question : « Quel est le service public le plus important à tes yeux et pourquoi? »
Correction de l’exercice 1 – Compréhension du texte ci-dessus (15-20 minutes de travail écrit)
1) L’Etat désigne l’ensemble des personnes et des équipements qui organisent le territoire et encadrent la population d’un pays.
2) Les fonctionnaires font marcher les services publics, dont l’objectif est le bien commun de la population.
3) Les grands services de l’Etat sont importants car ils s’occupent des besoins fondamentaux des gens : santé, éducation, sécurité.
4) Les impôts sont importants car ils permettent à l’Etat de fonctionner, ils financent ses équipements, lui permettent de payer ses agents, par exemple les enseignants.
5) L’Etat est le mieux à même de gérer les risques car il est celui qui a le plus de moyens en argent, personnels et connaissances des territoires.
Correction du paragraphe – Note sur dix.
Accorder 1 point pour l’introduction, 1 point pour chaque partie demandée et 1 point pour la conclusion, si l’élève a rédigé pour chaque partie une phrase complète = 5 points.
Accorder 1 point à chaque fois que l’élève illustre ses idées générales par un exemple = 3 points.
Accorder 1 point si le paragraphe fait dix lignes (bien construites) ou plus.
Accorder 1 point si l’élève émet un jugement personnel.
Dans le traitement du sujet, l’élève peut choisir de parler d’un seul service public mais aussi de plusieurs, s’il juge que plusieurs sont également importants ou que « tous sont importants »!
Le préciser à l’oral si la question est posée et comme consigne si le travail est donné à faire à la maison.
Deuxième partie – Apprendre en s’amusant – utilité et force de la caricature (de une heure à deux heures)
Introduction (20 minutes)
1- A l’oral, avant de distribuer le document avec les définitions de vocabulaire, mesurer la connaissance des élèves des termes suivants : caricature, grotesque, satire, humour, en écrivant les mots clefs et les synonymes pertinents qu’ils utilisent.
2- Leur demander s’ils connaissent un exemple précis de caricature, dans leur quotidien, les médias qu’ils consultent, etc.
3- Si une information complotiste ressort, prendre le temps de démontrer son absurdité.
Travail sur les définitions de vocabulaire (20 minutes)
1- Après distribution du document, lire avec les élèves les définitions,
puis expliquer sous forme de cours dialogué la caricature en tête de document.
2- Les mettre en activité avec l’exercice 3 – questions de compréhension sur les définitions de vocabulaire.
3- Répondre à leurs questions, qui risquent d’être nombreuses sur des termes complexes.
4- L’idéal est de former des binomes équilibrés, avec un élève qui travaille vite et un autre plus lentement.
Reprise sur l’exercice de vocabulaire (20 à 40 minutes)
1- Pour la correction, soit reprendre les questions et les réponses à l’oral,
soit projeter la correction sur le TNI, qu’ils doivent copier (mais elle est redondante avec les définitions déjà données).
2- Si certains élèves, ayant bien appliqué la consigne d' »utiliser leurs propres mots », proposent des définitions pertinentes, les faire noter en correction.
3- Tout est fonction du temps qu’on est prêt à consacrer à la séquence.
Dossier sur « l’école et la caricature » et « les services public et la caricature » (30 minutes à une heure)
1- Les élèves sont fin prêts pour regarder le dossier de caricatures, qui les déroute de prime abord – ne le distribuer donc qu’après les deux feuilles de cours et de définitions.
2- Sous forme de cours dialogué, discuter de la caricature sur le bébé (personnages, proportions, auteurs, pourquoi est-ce drôle…),
puis mettre les élèves en activité sur les trois caricatures concernant l’école.
3- Pour la correction, écouter les réponses des élèves, les reprendre, puis projeter le corrigé écrit.
4- Le second dossier de caricatures est plutôt à traiter à l’oral, si le temps le permet.
5- On peut aussi choisir de le traiter à l’écrit, sous la même forme que l’exercice précédent, mais il faut faire copier le corrigé, ce qui prend du temps.
6- Gérer le temps en dosant entre l’écrit et l’oral, ce qui dépend aussi de l’ambiance de travail.
Une autre possibilité de traitement du dossier est d’en parler à l’oral avec les élèves, en mélangeant séquences magistrales et cours dialogués, puis leur proposer de faire eux-mêmes une caricature, sous forme de dessin mais aussi pourquoi pas de texte satirique, pour ceux qui ne se sentent pas à l’aise avec un crayon.
Correction de l’exercice 3 – Questions de compréhension sur « un peu de vocabulaire ».(30 minutes à l’écrit)
1) On fait des caricatures pour s’amuser, rire, car c’est prouvé scientifiquement depuis longtemps que c’est bon pour la santé !
Les caricatures peuvent contenir des messages, à propos de sujets compliqués, autour desquels il y a parfois des tensions : elles servent à limiter les tensions, grâce à l’humour, s’exprimer sur des sujets difficiles sans tomber dans l’agressivité et la violence.
2) Dans une caricature, c’est la manière dont on traite un sujet qui est grotesque : le caricaturiste déforme la réalité pour que ce soit drôle.
3) La satire est un art qui existe depuis l’Antiquité, l’écrivain latin archaïque Lucilius (V-IVe siècle avant J.-C). est le premier auteur connut pour avoir écrit des satires. La satire est une critique moqueuse d’un sujet, cherchant à montrer que l’opinion générale se trompe sur la vraie réalité de ce sujet.
4) L’humour est une forme d’intelligence qui cherche à détendre l’atmosphère ou faire passer des messages sans trop de sérieux, sans trop d’agressivité, sans imposer ni forcer les gens à entendre ce qu’on a à dire. Le bouffon du roi, dans le temps, était très apprécié, car il était le seul à pouvoir tout dire au roi, qui faisait semblant de ne pas le prendre au sérieux comme c’était un bouffon. Mais en vérité il l’écoutait, d’autant mieux qu’il ne risquait pas d’être renversé par lui.
5) Pour critiquer quelque chose, il vaut mieux utiliser l’humour que la violence, car la violence force les gens mais ne les convainc jamais vraiment. La violence est l’ennemie de l’intelligence.
Correction du dossier caricatures (1 heure à l’écrit)
Les réponses aux questions sur les caricatures n’épuisent pas toutes les interprétations possibles. L’idée est moins que les élèves donnent une réponse parfaitement exacte, qu’ils fassent un effort de réflexion et d’interprétation, dans lequel on trouvera sûrement quelques aberrations mais aussi de très bonnes choses.
L’objectif est de stimuler leur réflexion et leur expression, après avoir eu un cours beaucoup plus académique, leur fournissant les connaissances pour pouvoir s’exprimer. Les réponses ci-dessous sont strictement à titre indicatif.
Correction de « Pour commencer » (5 à 10 minutes)
Ce document est une caricature; c’est drôle car il exagère les traits du sujet (le bébé) et le fait passer pour ce qu’il n’est pas (une personne déjà très déterminée), même s’il peut y avoir quand même un peu de vrai là-dedans… (quand il réclame son biberon par exemple).
Correction de l’exercice 4 – L’école et la caricature (30 minutes)
1) Les auteurs de ces caricatures sont des dessinateurs qui laissent leurs pseudonyme (exemple : Na!) dans un coin de leur dessin pour les signer, les authentifier.
2) Message évident : document 1 – Certains profs ne laissent pas assez de place à la parole des élèves.
Document 2 – Comment former les profs aux conflits ?
Document 3 – Mac-Donald tient une place importance dans l’univers des adolescents.
3) Message caché : document 1 – L’enseignement étant un métier d’écoute, la parole de l’élève y a aussi sa place.
Document 2 – Il faut former les profs aux conflits, mais pas au sens militaire, au sens psychologique et éducatif.
Document 3 – Mac Donald mène une publicité si agressive auprès de la jeunesse, qu’il serait prêt à faire les programmes scolaire pour attirer encore plus de clients.
4) Vrais messages : document 1 – les profs sont parfois contraints de crier; mais autant que possible, puisque être enseignant est un métier d’écoute, s’ils veulent comprendre quels sont les besoin des élèves, ils doivent s’efforcer de laisser une place à leur parole, même si elle est discordante, car elle révèle un besoin.
Document 2 – Il faut former les profs à la gestion de conflits car l’adolescence est une période qui peut être difficile pour certains; d’autre part, les enseignants doivent tenir l’ordre dans des classes nombreuses, ce qui passe par une anticipation/gestion la plus sereine possible des éventuels conflits. Mais gérer les conflits ne signifient pas les écraser, les réduire par la force, enseigner n’est pas faire la sécurité, la formation doit être psychologique et pédagogique, non militaire.
Document 3 – Mac Donald tient une place importante dans l’univers de l’enfance et les enseignants savent bien comme il est important, pour que les enfants assimilent leurs connaissances, de prendre des éléments de leur quotidien pour mieux leur faire comprendre les choses. Pour autant, il ne faut pas que Mac Donald devienne la référence pour élaborer les programmes d’enseignement, où les élèves perdront tout sens de la citoyenneté et deviendront de simples consommateurs.
Correction de l’exercice 5 – Les services publics et la caricature (30 minutes)
1) Les services publics représentés sont :
Document 1 : la police;
Document 2 : l’aménagement du territoire
Document 3 : santé, énergie, transports, éducation;
Document 4 : défense;
Document 5 : santé;
document 6 : Etat et impôts.
2) Ce qui est drôle dans les caricatures :
Dans le document 1 : la façon trop polie dont la police interpelle le criminel.
Dans le document 2 : jeu de mot avec TGV qui devient « dette à Très Grande Vitesse », car cet équipement ferroviaire coûte cher à l’Etat alors qu’il est déjà lourdement endetté.
Dans le document 3 : c’est l’exagération des distances d’accès aux services publics qui est drôle, pour montrer que certains territoires sont de plus en plus mal desservis, même par l’Etat.
Dans le document 4 : c’est le fait que les militaires rendent compte de leurs actions à des médias avant même d’en avoir informé leur commandement;
Dans le document 5 : pour prouver qu’il n’y a pas trop d’administrateurs, le personnage met en place un groupe de réflexion dont les personnes sont très nombreuses = paradoxe;
Dans le document 6 : le f de fonction publique est remplacé par un p, ce qui donne ponction publique, ce qui laisse entendre que le service public sert surtout, à cause des impôts qui le financent, à faire une ponction sur l’argent des citoyens.
3) Ce qui est faux et exagéré dans les caricatures :
Document 1 : la police ne prend pas à ce point des pincettes avec les malfrats, reste un service public qui a le droit d’user et use régulièrement de la force;
Document 2 : certes le TGV coûte cher mais il a réduit la taille de l’Hexagone grâce à ses temps de parcours beaucoup plus courts que ceux des trains classiques; il fait aussi la réputation mondiale de la France en matière de technologies ferroviaires;
Document 3 : s’il y a un risque de perte des services publics dans les territoires les moins peuplés, les distances ne sont pas encore aussi importantes que le suggère le dessin; par ailleurs, des services publics « mobiles » sont en train d’être développés:
Document 4 : les militaires informent bien entendu leur commandement avant les médias, mais il est vrai que les informations circulent plus vite de nos jours, ce qui peut être un problème en cas d’interventions à haut risque;
Document 5 : s’il y a beaucoup d’administratifs à l’hôpital, c’est aussi que le personnel de soins ne peut pas s’occuper des questions de finances, d’équipements, de réglementations, qui sont un autre aspect du fonctionnement de la santé;
Document 6 : si les impôts sont nombreux en France, c’est aussi qu’on a un service public de qualité, envié par bon nombre de pays dans le Monde – et qui attirent de ce fait les gens de partout.
4) Les vrais messages dans les caricatures :
Document 1 – Certes la police doit être respectueuse mais on ne doit pas oublier son rôle de sécurité, qui passe parfois malheureusement par la violence;
Document 2 – C’est une bonne chose de lancer des grands chantiers tels que le TGV, mais quand l’argent manque, il vaut mieux reporter les grands projets;
Document 3 – Il faut faire attention à ce que l’Etat, qui est au service du public, ne rentre pas trop dans des logiques économiques libérales, qui pensent seulement en termes de rentabilité (accumulation de la richesse) et non d’équité (redistribution de la richesse). Un Etat ne doit pas être rentable; il doit utiliser ses profits pour corriger les inégalités de richesse dans la population;
Document 4 – Les opérations militaires, qui doivent être discrètes pour être efficaces, ne peuvent pas être suivies de trop près par les médias, au risque de renforcer l’adversaire;
Document 5 – Il faut limiter les dépenses administratives dans le secteur de la santé, pour privilégier au maximum les dépenses liées aux actes médicaux;
Document 6 – la fonction publique, qui est au service du citoyen, ne doit pas devenir un poids pour lui à cause d’impôts trop élevés.
Troisième partie – Quels sont les risques et quels sont les moyens et les méthodes de l’Etat pour les gérer ?
1- Introduire la notion de risques en interrogeant les élèves sur leurs connaissances personnelles.
2- Ecrire leurs mots-clefs au tableau;
les amener à distinguer différentes sortes de risques et les réponses différentes qui leur sont apportées.
3- Lire avec eux le texte définissant les types de risques et le rôle que doit tenir l’Etat face à eux, en répondant à leurs questions de vocabulaire.
4- Ajouter éventuellement en trace écrite des termes de vocabulaire qu’ils ont du mal à maîtriser.
5- Les mettre en activité sur l’exercice 6 – questions de compréhension sur le rôle de l’Etat dans la gestion des risques et sur l’exercice 7, qu’on peut donner en devoir-maison.
Exercice 6 – Correction des questions de compréhension sur le rôle de l’Etat dans la gestion des risques
1) Les risques majeurs sont soit d’origine naturelle, soit d’origine anthropique, c’est à dire liés à la présence de l’homme sur un territoire.
2) Les deux critères des risques majeurs sont une faible fréquence – d’où le risque supplémentaire de ne pas y penser – et une extrême gravité – d’où le risque supplémentaire de ne pas avoir les moyens de gestion des catastrophes, si on ne les évalue pas avant et ne s’équipe pas en conséquence.
3) Les quatre risques majeurs sont : les risques naturels, les risques technologiques, les risques des transports collectifs les risques liés aux conflits.
4) L’Etat évalue et se prépare à gérer le risque, puis quand le risque devient réalité, il le gère grâce aux moyens dont il s’est équipé et tire ensuite les leçons de ce qui n’a pas marché pendant la gestion de la crise.
Exercice 7 – correction
1) Les quatre risques représentés sont : document 1 – risque naturel, document 2 – risque technologique; document 3 – risque lié à des conflits; document 4 – risque lié à l’anthropisation (présence de l’homme)
2) Ce qu’on doit retrouver dans le tableau :
Risque naturel
Etude des milieux, surveillance des zones à risque, mise en place de plans de prévention et d’évacuation, mobilisation pompier, police voire armée en cas de catastrophe, mobilisation des services de santé en cas de victimes, après la catastrophe, nouvelles études pour mesurer les risques naturels et mieux s’y adapter.
Risque technologique
Etude des risques technologiques et mise au point de normes de sécurité, surveillance des sites dangereux; en cas de crise mobilisation des services pompiers, police, voire armée, santé, puis nouvelles études des risques technologiques renforçant les normes de sécurité.
Risque lié à des conflits
Protection du territoire par l’armée, les renseignements, interventions militaires préventives sous mandat de l’ONU, mobilisation des services pompier, police, santé au moment des crises; renforcement des mesures de sécurité après la crise et tant que les tensions demeurent.
Risque anthropique
Exemple de l’île de Pâques : des historiens émettent l’hypothèse que les statues de l’île de Pâques, témoignant d’une grande civilisation, sont aussi une image de sa perte; elles sont les seuls vestiges qui restent d’une population presque disparue, suite à une surconsommation du bois de l’île, petite et très peuplée, et aux guerres qui s’ensuivirent pour l’accès aux ressources. La raréfaction des ressources est un problème qui se pose dans un Monde où la population a été multipliée par 7 en moins d’un siècle.